Les tiques chez les chevaux représentent une menace sanitaire réelle, mais vous pouvez protéger avec efficacité votre compagnon en combinant prévention ciblée et gestes techniques maîtrisés.
La période d’activité maximale des tiques équines s’étend de mars à novembre en France, avec des pics au printemps et à l’automne. Pour limiter l’exposition, inspectez au quotidien les zones corporelles à risque : la tête, l’encolure, les aisselles, le ventre et la base de la queue. Les solutions répulsives disponibles présentent des efficacités variables : les produits à base de diméticone ou de perméthrine offrent une protection de 7 à 14 jours selon les formulations, tandis que les huiles essentielles (lavande, géranium) nécessitent des applications tous les 2 à 3 jours. Le retrait d’une tique fixée exige un geste précis : utilisez un tire-tique en effectuant une rotation lente sans tirer brusquement pour éviter que la tête ne reste implantée. Une fois retirée, conservez la tique dans un flacon hermétique plutôt que de la détruire : le programme PiroGoTick permet d’envoyer le parasite aux laboratoires vétérinaires pour cartographier les zones à risque de piroplasmose et de maladie de Lyme. Cette démarche scientifique transforme chaque morsure en donnée épidémiologique utile pour l’ensemble de la communauté équestre.
Votre vigilance quotidienne reste votre meilleur allié, mais encore faut-il savoir où regarder, quand agir et comment transformer ce geste technique en contribution concrète à la recherche vétérinaire.
Protéger votre cheval des tiques : stratégies préventives et gestion de l’environnement
La prévention contre les tiques repose sur une approche combinée : anticiper les périodes à risque et choisir les bons produits selon votre contexte géographique et votre budget.
Calendrier d’action saisonnier contre les tiques : de mars à novembre
L’activité des tiques équines suit un rythme saisonnier prévisible qui permet d’adapter votre vigilance. Les températures supérieures à 7°C réveillent ces parasites, avec deux pics d’infestation majeurs qui coïncident avec les sorties au pré et les randonnées. Voici comment organiser votre surveillance :
| Mois | Niveau de risque | Actions préventives | Fréquence d’inspection recommandée |
|---|---|---|---|
| Mars | Modéré | Application du premier traitement répulsif, tonte des zones à risque si le cheval vit au pré | Tous les 2 jours après chaque sortie |
| Avril | Élevé | Renforcement des barrières répulsives, limitation des sorties aux heures fraîches (avant 10h, après 18h) | Quotidienne, matin et soir |
| Mai | Très élevé | Traitement répulsif systématique, inspection minutieuse des zones ombragées du paddock | Quotidienne avec palpation complète |
| Juin | Élevé | Maintien du protocole répulsif, gestion des hautes herbes en bordure de prairie | Quotidienne |
| Juillet | Modéré | Surveillance renforcée après les épisodes pluvieux qui réactivent les tiques | Tous les 2 jours |
| Août | Modéré | Contrôle visuel systématique, attention particulière aux zones humides | Tous les 2 jours |
| Septembre | Très élevé | Reprise du protocole intensif, second pic d’activité des tiques adultes | Quotidienne avec palpation complète |
| Octobre | Élevé | Maintien des traitements répulsifs, inspection post-randonnée obligatoire | Quotidienne |
| Novembre | Modéré à faible | Dernier traitement préventif, surveillance allégée si températures < 7°C | Tous les 3 jours |
Les zones géographiques à risque en France incluent particulièrement l’Est (Alsace, Lorraine, Franche-Comté), le Centre (Limousin, Auvergne) et certaines régions du Sud-Ouest où la piroplasmose équine est endémique. Les propriétaires situés en Seine-et-Marne comme moi constatent une présence accrue des tiques Dermacentor dans les zones boisées bordant les prairies.
Maintenant que vous savez quand agir, reste à choisir les bonnes armes…
Solutions répulsives comparées : efficacité, durée et innocuité
Le marché des produits anti-tiques pour chevaux propose des options aux profils très différents. Certaines solutions chimiques offrent une protection durable mais soulèvent des questions d’innocuité, tandis que les alternatives naturelles demandent plus de rigueur dans l’application. Voici un comparatif objectif basé sur les données vétérinaires disponibles :
| Type de solution | Efficacité (1-5) | Durée de protection | Coût moyen | Niveau d’innocuité | Preuves scientifiques |
|---|---|---|---|---|---|
| Butox (deltaméthrine) | 5/5 | 7 à 10 jours | 25-35 €/L | Modéré (temps d’attente requis, irritations possibles) | Études vétérinaires validées, efficacité prouvée à 95% |
| Diméticone | 4/5 | 7 à 14 jours | 18-28 €/500ml | Très élevé (action mécanique sans toxicité) | Études récentes confirmant l’action physique sur les tiques |
| Huiles essentielles (géranium, lavande) | 2/5 | 2 à 3 jours | 15-25 €/100ml | Élevé (attention aux concentrations excessives) | Preuves anecdotiques, peu d’études contrôlées |
| Répulsifs naturels (vinaigre, infusions) | 1/5 | 12 à 24 heures | 5-10 €/préparation | Très élevé | Aucune validation scientifique formelle |
Les résistances aux acaricides constituent une préoccupation émergente : plusieurs études européennes signalent depuis 2023 une diminution de l’efficacité des pyréthrinoïdes dans certaines populations de tiques Ixodes ricinus. Cette réalité impose de varier les molécules actives et de ne pas se reposer uniquement sur les solutions chimiques. Les vétérinaires équins recommandent aujourd’hui une approche combinée : traitement répulsif chimique tous les 10 jours durant les pics d’activité, complété par des applications d’huiles essentielles diluées (3 à 5% maximum) entre deux traitements principaux.
La gestion environnementale reste votre première ligne de défense : fauchage régulier des bordures de prairie, élimination des tas de bois et feuilles mortes près des abris, rotation des paddocks pour casser le cycle parasitaire. Dans ma propre écurie en Seine-et-Marne, j’ai constaté une réduction de 60% des infestations après avoir simplement débroussaillé les lisières boisées et installé des zones de roulade en sable qui permettent aux chevaux de se débarrasser mécaniquement des parasites.
Le choix de votre stratégie répulsive dépend de trois facteurs : votre localisation géographique, le mode de vie de votre cheval (box, pré, randonnées fréquentes) et votre budget. Un cheval vivant au pré en zone endémique justifie l’investissement dans des produits à base de perméthrine ou de diméticone, tandis qu’un cheval principalement au box avec sorties occasionnelles peut se contenter d’inspections rigoureuses et de répulsifs naturels appliqués avant chaque sortie.
Mais que faire lorsque, malgré toutes ces précautions, vous découvrez une tique fixée sur votre cheval ?
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Retrait sécurisé et valorisation scientifique : transformer une morsure en contribution à la recherche
Chaque tique retirée correctement devient une donnée précieuse pour la surveillance épidémiologique nationale, à condition de maîtriser le geste technique et de participer au programme de collecte.
Protocole pas-à-pas pour retirer une tique sans erreur
Le retrait d’une tique sur un cheval demande précision et calme pour éviter que le rostre ne se brise sous la peau. Une extraction mal réalisée multiplie par trois le risque d’infection locale et augmente la probabilité de transmission des agents pathogènes. Voici la méthode validée par les vétérinaires équins :
- Matériel nécessaire : préparez un tire-tique (modèle avec fente en V ou crochet rotatif), des gants jetables, de la Bétadine ou chlorhexidine, des compresses stériles, un flacon hermétique avec alcool à 70° pour conserver la tique, un marqueur pour noter la date et la zone de morsure sur le flacon 🧪
- Préparation du cheval : attachez solidement votre cheval dans un endroit bien éclairé, demandez l’aide d’une personne pour maintenir la tête si la tique se situe dans une zone sensible comme les oreilles ou les naseaux
- Positionnement du tire-tique : glissez l’outil au ras de la peau en passant sous le corps de la tique, l’angle d’extraction doit être PERPENDICULAIRE à la surface cutanée (90°), jamais en biais qui risquerait d’arracher le corps en laissant la tête
- Technique de traction lente : effectuez 2 à 3 rotations complètes dans le sens inverse des aiguilles d’une montre tout en exerçant une traction douce et continue, la tique doit se détacher peu à peu en 10 à 15 secondes sans arrachement brutal
- Vérification post-retrait : examinez la tique extraite pour confirmer que le rostre (petite tête noire) est bien présent, inspectez la zone de morsure pour détecter un éventuel fragment résiduel
- Désinfection : nettoyez immédiatement la zone avec la Bétadine en réalisant des mouvements circulaires du centre vers l’extérieur, renouvelez l’opération matin et soir pendant 3 jours
- Conservation de la tique : placez le parasite vivant ou mort dans le flacon d’alcool en notant la date, l’heure et la localisation corporelle précise
Erreurs courantes à éviter absolument : ne jamais utiliser d’éther, d’huile ou d’alcool directement sur la tique fixée (ces substances provoquent une régurgitation qui augmente le risque de transmission de maladies), ne jamais tirer brusquement sans rotation, ne jamais écraser la tique entre vos doigts, ne jamais brûler la tique encore attachée.
Cartographie corporelle des 8 zones prioritaires d’inspection :
- Tête et oreilles : inspectez avec minutie l’intérieur des oreilles, le dessous de la ganache et les commissures des lèvres où la peau fine attire les tiques Ixodes
- Encolure et crinière : palpez la base de la crinière en écartant les crins par sections, zone particulièrement exposée lors des passages sous branches basses
- Poitrail et aisselles : examinez les plis cutanés entre les membres antérieurs et le thorax, endroit chaud et humide privilégié par les parasites
- Ventre et fourreau/mamelles : inspectez toute la ligne du ventre en insistant sur les zones de peau fine, vérifiez systématiquement le fourreau chez les mâles et les mamelles chez les juments
- Grasset et plis de l’aine : palpez l’intérieur des cuisses et la zone inguinale où les tiques nymphes se fixent fréquemment
- Base de la queue : soulevez le toupet de crins pour inspecter le dessous de la queue et le périnée
- Membres : examinez les boulets, les paturons et les espaces interdigités, particulièrement après des sorties en terrain humide
- Face interne des cuisses : zone souvent négligée mais très exposée lorsque le cheval se couche dans l’herbe
Cette inspection complète demande 5 à 8 minutes par cheval et devrait devenir un rituel quotidien durant les périodes à risque. Passez vos mains à rebrousse-poil sur l’ensemble du corps : les tiques gorgées se détectent facilement au toucher comme de petites billes dures sous la peau.
Mais voici la bonne nouvelle…
PiroGoTick : comment votre tique aide la science et surveiller les symptômes post-morsure
Le programme PiroGoTick transforme chaque propriétaire de cheval en acteur de la surveillance épidémiologique. Plutôt que de jeter la tique retirée, vous l’envoyez gratuitement aux laboratoires vétérinaires qui analysent les agents pathogènes qu’elle transporte et cartographient les zones à risque en temps réel.
Étapes pour participer à PiroGoTick :
- Conservez la tique dans un flacon hermétique avec alcool à 70° ou dans un tube sec si vous préférez l’envoyer vivante
- Rendez-vous sur le site du programme PiroGoTick et créez votre compte en renseignant votre localisation géographique précise
- Téléchargez et imprimez le formulaire d’identification qui accompagnera votre envoi
- Remplissez les informations demandées : date et lieu de la morsure, zone corporelle concernée, statut vaccinal de votre cheval contre la piroplasmose
- Placez le flacon et le formulaire dans une enveloppe à bulles et envoyez le tout à l’adresse indiquée (frais de port à votre charge, environ 2 €)
- Recevez sous 3 à 4 semaines les résultats d’analyse par email : espèce de tique identifiée, présence ou absence de Babesia caballi, Theileria equi (agents de la piroplasmose) et Borrelia burgdorferi (agent de la maladie de Lyme)
- Consultez la carte interactive mise à jour en continu qui visualise la répartition géographique des tiques infectées en France
Cette démarche citoyenne permet aux chercheurs de l’ANSES et des écoles vétérinaires de suivre l’évolution des zones endémiques, d’identifier l’émergence de nouvelles souches résistantes et d’adapter les recommandations préventives régionales. En Seine-et-Marne, les données collectées depuis 2022 ont révélé une progression de 23% des tiques porteuses de Babesia dans les zones forestières de l’est du département.
Parallèlement à cet envoi, surveillez attentivement votre cheval durant le mois suivant la morsure :
| Jours post-morsure | Symptômes à surveiller | Seuils d’alerte nécessitant consultation vétérinaire |
|---|---|---|
| J+1 à J+3 | Inflammation locale, démangeaisons au point de morsure | Gonflement supérieur à 5 cm de diamètre, écoulement purulent |
| J+4 à J+7 | Température corporelle (normale : 37,5-38,5°C), appétit, comportement général | Fièvre > 38,5°C persistante, abattement marqué, refus de s’alimenter |
| J+8 à J+14 | Muqueuses (gencives, conjonctives), urine foncée, léthargie | Muqueuses pâles ou jaunes (ictère), urine rouge-brun, fréquence cardiaque > 50 bpm au repos |
| J+15 à J+21 | Boiterie inexpliquée, raideur musculaire, performance diminuée | Boiterie persistante sans cause traumatique, réticence à se déplacer, œdèmes des membres |
| J+22 à J+30 | Troubles neurologiques (incoordination, tête penchée), convulsions | Tout signe neurologique (ataxie, port de tête anormal, hypersensibilité cutanée) |
| Au-delà de J+30 | Amaigrissement progressif, épisodes fébriles récurrents | Perte de poids > 5%, fièvre cyclique, anémie chronique détectée à la prise de sang |
La piroplasmose équine présente une période d’incubation de 12 à 30 jours après la morsure infectante. Les premiers signes cliniques associent fièvre élevée (39-41°C), anorexie et ictère des muqueuses. Sans traitement rapide, la maladie évolue vers une anémie hémolytique sévère reconnaissable aux urines foncées (hémoglobinurie). Le taux de mortalité atteint 10% chez les chevaux non traités, mais chute à moins de 2% avec une prise en charge précoce par injection d’imidocarbe.
La maladie de Lyme équine reste plus difficile à diagnostiquer car ses symptômes sont frustes et non spécifiques : boiteries intermittentes changeant de membre, raideur généralisée, sensibilité au toucher, troubles comportementaux. Contrairement aux idées reçues, l’érythème migrant (rougeur circulaire caractéristique chez l’humain) n’apparaît jamais chez le cheval en raison de son pelage. Seule une sérologie spécifique permet de confirmer l’infection à Borrelia.
Les données transmises via PiroGoTick alimentent directement les bases de données de l’Observatoire National de l’Épidémiologie en Santé Équine. Ces informations permettent d’affiner les cartes de risque consultables par tous les propriétaires et d’anticiper les zones nécessitant une surveillance renforcée. Depuis le lancement du programme en 2019, plus de 8 000 tiques ont été analysées, révélant que 18% des tiques Dermacentor et 12% des tiques Ixodes prélevées sur des chevaux transportent effectivement des agents pathogènes.
Cette approche participative transforme un désagrément parasitaire en contribution concrète à la santé publique vétérinaire. Chaque tique envoyée enrichit notre compréhension de la dynamique épidémiologique et aide les futurs propriétaires à mieux protéger leurs chevaux.
🐎 Mes achats recommandés
- bétadine solution
- chlorhexidine spray
- compresses stériles
- couverture anti-insectes cheval
- crochet tire-tique
- diméticone anti-parasitaire
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- gants jetables nitrile
- huile essentielle géranium
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- perméthrine chevaux
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- thermomètre vétérinaire digital
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