On croit leur faire plaisir : ces ‘friandises’ qui dopent ou tuent votre cheval

Avatar photo
Nicolas
On croit leur faire plaisir : ces 'friandises' qui dopent ou tuent votre cheval

Vous pensiez lui faire plaisir avec un morceau de pain, et voilà que vous risquez de provoquer une colique mortelle : ce guide vous révèle exactement quels aliments et plantes peuvent tuer votre cheval.

Le pain, même dur, provoque des troubles digestifs graves chez le cheval à cause de son système monogastrique incapable de gérer la fermentation excessive. Le chocolat contient de la théobromine qui attaque directement le système nerveux et cardiaque de l’animal. Les produits laitiers déclenchent des diarrhées sévères en raison de l’intolérance au lactose. Quant aux plantes comme le laurier rose, l’if ou le colchique, quelques feuilles suffisent à provoquer un arrêt cardiaque. La pomme et la carotte restent acceptables uniquement coupées en quartiers et en quantité limitée pour éviter l’obstruction œsophagienne.

L’estomac du cheval ne contient que 15 à 18 litres et ne peut pas vomir : chaque erreur alimentaire devient potentiellement fatale. Les promeneurs bien intentionnés causent chaque année des centaines d’intoxications équines en distribuant des friandises inappropriées. Votre paddock lui-même peut abriter des végétaux mortels que vous ne savez pas identifier. La différence entre une gâterie inoffensive et un poison mortel tient parfois à quelques grammes ou à la confusion entre deux plantes aux feuillages similaires.

Ces « gâteries » du quotidien qui intoxiquent votre cheval (et pourquoi elles sont si dangereuses)

La main tendue d’un promeneur bienveillant peut transformer une promenade paisible en urgence vétérinaire : voici ce que vous devez absolument savoir.

Le pain, le chocolat et autres aliments « inoffensifs » : ce qui se passe vraiment dans l’organisme du cheval

Le système digestif du cheval ne ressemble à aucun autre : son estomac minuscule et son incapacité totale à vomir transforment chaque aliment inapproprié en bombe à retardement. La fermentation excessive provoquée par le pain frais ou moisi génère des gaz qui dilatent l’estomac sans possibilité d’évacuation, créant une pression mortelle sur les organes voisins et déclenchant des coliques qui nécessitent parfois une intervention chirurgicale d’urgence.

Voici exactement ce que risque votre cheval selon ce qu’il ingère :

AlimentNiveau de toxicitéQuantité dangereuseMécanisme de toxicité
ChocolatMortel100-200g pour un cheval de 500kgLa théobromine provoque arythmie cardiaque, tremblements et convulsions par stimulation excessive du système nerveux
Pain fraisTrès toxique500g-1kgFermentation rapide dans l’estomac, production massive de gaz, dilatation gastrique et coliques potentiellement mortelles
Produits laitiersTrès toxique250mlAbsence de lactase chez le cheval adulte, diarrhées sévères, déshydratation rapide et déséquilibre électrolytique
AvocatMortelQuelques grammesLa persine contenue dans toutes les parties du fruit provoque troubles cardiaques, difficultés respiratoires et œdème pulmonaire
TomateTrès toxique200-300gL’atropine des parties vertes déclenche coliques, troubles cardiaques et paralysie du système digestif
ViandeDéconseilléToute quantitéInadaptée au système herbivore, putréfaction intestinale, production de toxines bactériennes
ViennoiseriesDéconseillé200gExcès de sucres et graisses, déséquilibre de la flore intestinale, risque de fourbure

Maintenant que vous connaissez les dangers des aliments transformés, regardons ce qu’il en est des végétaux « naturels »…

Les fruits et légumes en apparence sains : distinguer dose bénéfique et seuil toxique

La pomme que vous donnez entière peut se coincer dans l’œsophage et provoquer une obstruction fatale par asphyxie, tandis que la carotte coupée dans le mauvais sens devient un projectile mortel. La différence entre une friandise saine et un danger mortel tient souvent à la préparation et à la quantité : le cheval accepte tout ce qu’on lui propose sans discernement, c’est à vous d’être vigilant.

  • Pomme : portion recommandée de 1-2 quartiers par jour (toujours coupée pour éviter l’obstruction œsophagienne), dose dangereuse au-delà de 3-4 pommes entières (risque de coliques par excès de sucre et fermentation)
  • Carotte : portion recommandée de 2-3 carottes moyennes coupées dans le sens de la longueur, dose dangereuse au-delà de 5kg (diarrhée osmotique et déséquilibre nutritionnel)
  • Pomme de terre crue : aucune portion recommandée (interdite), toute quantité est dangereuse car la solanine provoque troubles nerveux et risque d’étouffement par la texture
  • Légumes crucifères (chou, brocoli) : aucune portion recommandée, dose toxique dès 500g (production excessive de gaz, ballonnements douloureux, coliques spasmodiques)
  • Ail : portion tolérable de 1-2 gousses occasionnellement (certains vermifuges naturels en contiennent), dose dangereuse au-delà de 200g par jour pendant plusieurs jours (destruction des globules rouges, anémie hémolytique)
  • Épluchures de légumes : aucune portion recommandée (risque de moisissures, pesticides concentrés, morceaux sales), toute quantité présente un danger d’intoxication alimentaire
  • Herbe de tonte : interdite absolument, même fraîche (fermentation ultra-rapide en tas, production de chaleur et toxines bactériennes, coliques foudroyantes dans les 2-3 heures)

La nature elle-même cache des pièges bien plus sournois dans vos pâtures…

Vidéos

L’alimentation du cheval 🐴🌱

Retrouvez notre collection de vêtements & accessoires équestres sur : https://www.ponycornstore.com Suivez-nous aussi sur les …

BIEN NOURRIR SON CHEVAL ? Une nutritionniste vous explique !

Profitez de 5 jours gratuits pour découvrir nos programmes sur https://bloomingriders.com, LA plateforme de cours vidéo …

Plantes mortelles au pré : identifier, prévenir et réagir à l’urgence

Votre paddock ressemble à un paisible pâturage verdoyant, mais il cache peut-être des tueurs silencieux que votre cheval pourrait brouter en quelques minutes.

Les 10 plantes toxiques qui poussent dans vos pâtures (et leurs sosies trompeurs)

Les chevaux évitent instinctivement les plantes toxiques quand l’herbe abonde, mais la sécheresse, le surpâturage ou simplement la curiosité peuvent les pousser à goûter des végétaux MORTELS. Le laurier rose ressemble au laurier sauce inoffensif, l’if attire par ses baies rouges appétissantes, et le colchique se confond avec le crocus : une seule erreur d’identification peut coûter la vie à votre cheval en moins de 24 heures.

Plante toxiqueNiveau de toxicitéDose létaleSymptômes principauxDescription visuelle
IfMortel100-200g de feuillesMort subite par arrêt cardiaque en 5 minutes à 2 heures, tremblements, difficultés respiratoiresConifère aux feuilles vert sombre en aiguilles plates, baies rouges charnues, écorce brun-rouge qui pèle
Laurier roseMortel30-50g de feuillesTroubles cardiaques sévères, coliques violentes, convulsions, mort en 24hArbuste aux feuilles allongées vert foncé brillantes, fleurs roses/blanches/rouges, sosie du laurier sauce comestible
ColchiqueMortel1-3kg de plante fraîcheColiques hémorragiques, diarrhée sanglante, insuffisance rénale, mort en 48-72hFleur mauve/rose en automne ressemblant au crocus, feuilles larges au printemps, bulbe toxique même séché dans le foin
ThuyaMortel500g-1kgAvortement chez les juments gestantes, convulsions, troubles nerveuxConifère d’ornement aux écailles vertes aplaties, odeur forte au froissement, haies fréquentes près des paddocks
DaturaMortel100-150gHallucinations, pupilles dilatées, tachycardie, convulsions, comaGrandes fleurs blanches en trompette, feuilles dentelées, fruits épineux, pousse dans terrains vagues
BuisTrès toxique750g-1kgColiques, diarrhée profuse, tremblements musculaires, troubles respiratoiresArbuste dense aux petites feuilles ovales vert brillant, haies d’ornement courantes, odeur caractéristique
CytiseTrès toxique500gSalivation excessive, vomissements (rares chez le cheval), convulsionsArbuste à fleurs jaunes en grappes pendantes (fausses pluies d’or), gousses noires toxiques
Robinier faux-acaciaTrès toxique1-2kg d’écorce ou feuillesColiques, diarrhée, anorexie, faiblesse musculaire progressiveArbre aux grappes de fleurs blanches odorantes, écorce grise crevassée, épines sur jeunes branches
RenonculeTrès toxique2-5kg de plante fraîcheIrritation buccale sévère, salivation, coliques, diarrhée (toxicité réduite une fois séchée)Petites fleurs jaunes brillantes dans prairies humides, feuilles découpées, sève irritante
Prêle des champsToxiqueConsommation prolongéeAmaigrissement progressif, troubles nerveux (thiaminase détruit vitamine B1), démarche titubanteTige creuse segmentée sans feuilles vraies, aspect de mini-sapin vert, zones humides

Reconnaître ces plantes ne suffit pas : savoir réagir face aux premiers symptômes fait toute la différence… 😰

Protocole d’urgence : reconnaître une intoxication et agir dans les minutes qui comptent

Le cheval ne peut pas vomir : chaque minute perdue après l’ingestion d’une plante toxique réduit drastiquement ses chances de survie. Les symptômes d’intoxication varient selon la plante ingérée, mais certains signes doivent déclencher IMMÉDIATEMENT un appel au vétérinaire : la rapidité de votre réaction détermine si votre cheval verra le lendemain.

Signes d’alerte par ordre chronologique d’apparition :

  1. Premiers signes (5-30 minutes après ingestion) : agitation inhabituelle, regard inquiet, tentatives répétées de se coucher et se relever, grattage du sol avec les antérieurs
  2. Phase digestive (30 minutes-2 heures) : coliques avec flancs tendus, refus de s’alimenter, salivation excessive ou au contraire bouche anormalement sèche, sudation localisée
  3. Signes neurologiques (1-4 heures) : pupilles anormalement dilatées ou contractées, démarche titubante, tremblements musculaires localisés puis généralisés, regard absent
  4. Détresse cardiorespiratoire (2-6 heures) : fréquence cardiaque supérieure à 60 battements/minute au repos, respiration rapide et superficielle, muqueuses pâles ou bleutées, sueurs froides généralisées
  5. Phase critique (6-24 heures) : impossibilité de se lever, convulsions, diarrhée hémorragique, hypothermie des extrémités, état de choc

Checklist des gestes d’urgence avant l’arrivée du vétérinaire :

  1. Isoler immédiatement : sortir le cheval du pré, éloigner tout accès aux plantes suspectes, isoler les autres équidés du même paddock
  2. Appeler le vétérinaire : préciser l’heure estimée d’ingestion, décrire les symptômes observés, identifier si possible la plante incriminée (prendre une photo avec smartphone)
  3. Contacter le Centre National d’Informations Toxicologiques Vétérinaires : numéros disponibles 24h/7j pour conseil immédiat en cas de doute sur la conduite à tenir
  4. Prélever un échantillon : ramasser des feuilles/fleurs de la plante suspecte dans un sac plastique pour identification formelle par le vétérinaire
  5. Surveiller les constantes : noter la fréquence respiratoire (normale 8-16 mouvements/minute), prendre le pouls si possible (normal 28-40 battements/minute), vérifier la couleur des muqueuses (rose normal)
  6. Ne JAMAIS administrer : aucun médicament sans avis vétérinaire, pas de lait (aggrave certaines intoxications), pas de charbon actif sans prescription (inefficace sur certains toxiques)
  7. Maintenir au calme : éviter tout stress supplémentaire, marcher doucement le cheval uniquement si le vétérinaire le recommande, ne pas le forcer à boire
  8. Préparer l’intervention : dégager un espace éclairé pour l’examen, avoir à disposition un point d’eau propre, prévoir une aide pour maintenir le cheval
  9. Documenter : photographier les symptômes visibles, noter l’évolution minute par minute, conserver les crottins suspects pour analyse
  10. Inspecter le paddock : faire le tour complet du pré avec une lampe torche et un guide d’identification des plantes toxiques, arracher avec des gants les végétaux dangereux, vérifier les haies mitoyennes et branches tombées

La prévention reste votre meilleure arme : une inspection saisonnière du pré avec un botaniste ou un vétérinaire équin permet d’identifier les zones à risque avant qu’il ne soit trop tard. Investir dans des panneaux d’avertissement pour sensibiliser les promeneurs, installer une clôture électrique pour éloigner les chevaux des haies dangereuses, et maintenir une surface herbagère suffisante réduisent drastiquement les risques d’intoxication.

Foire aux questions

Non, le pain dur reste dangereux pour le cheval même rassis. Sa fermentation dans l’estomac provoque des coliques potentiellement mortelles, et sa texture compacte peut créer un bouchon intestinal. Privilégiez plutôt des granulés spécifiques ou des morceaux de pomme coupés en quartiers.

Entre 100 et 200 grammes de chocolat suffisent à provoquer une intoxication mortelle chez un cheval de 500 kg à cause de la théobromine. Cette substance provoque des troubles cardiaques graves, des tremblements et des convulsions que l’organisme du cheval ne peut pas éliminer naturellement.

Les premiers signes apparaissent entre 5 et 30 minutes : agitation inhabituelle, coliques avec flancs tendus, salivation excessive ou démarche titubante. Face à ces symptômes, appelez immédiatement votre vétérinaire car chaque minute compte : le cheval ne pouvant pas vomir, les toxines restent piégées dans son système digestif.

Les carottes et pommes sont sans danger uniquement si elles sont correctement préparées : coupez toujours les pommes en quartiers et les carottes dans le sens de la longueur pour éviter l’obstruction œsophagienne. Limitez-vous à 1-2 pommes et 2-3 carottes par jour maximum pour prévenir les troubles digestifs liés à l’excès de sucre.

Isolez immédiatement le cheval du pré, appelez votre vétérinaire en précisant l’heure d’ingestion et les symptômes observés, puis photographiez la plante suspecte pour identification. Ne donnez JAMAIS de médicament sans avis vétérinaire : certains traitements maison aggravent l’intoxication au lieu de la soulager.

Laisser un commentaire